Le Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids
En 1998, j'ai crée avec deux confrères psychiatres les Docteurs Gérard Apfeldorfer et Bernard Waysfeld, le Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids. A l'origine, le but de cette
association était de réunir des praticiens médecins généralistes ou spécialistes, diététiciens, psychologues, infirmiers...opposés à la pratique des régimes amaigrissants qu'ils jugeaient
inefficaces et dangereux pour la santé et pour le poids. Progressivement l'association s'est imposée comme un lieu d'échanges, de réflexion et de formation.
Elle a surtout développé l'approche biopsychosensorielle, une nouvelle prise en charge du surpoids et des troubles alimentaires.
LES REGIMES FONT GROSSIR ET SONT DANGEREUX
- Le rapport de l’ANSES(*) sur l’ « évaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement », établi en 2010 par un comité d’experts indépendants, montre clairement
l’inefficacité des régimes dans le traitement de l’obésité ainsi que leur nocivité pour la santé physique et
mentale :
- La reprise pondérale concerne 80% des sujets à un an et 95% au bout de 2 à 3 ans.
- Les déséquilibres nutritionnels induits ont des effets délétères multiples et en particulier sur le capital osseux, la masse musculaire, le profil lipidique,
la fonction rénale.
- Les contraintes inhérentes aux régimes perturbent les mécanismes de régulation du comportement alimentaire favorisant le développement de différents troubles
psycho-émotionnels comme la restriction cognitive. Elle est considérée comme la complication la plus courante de la pratique des régimes amaigrissants.
(*) Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
LA RESTRICTION COGNITIVE se définit comme une intention, avec ou sans succès, de contrôler mentalement son
alimentation dans le but de maigrir ou de ne pas grossir. Ces efforts de contrôle ne peuvent généralement être maintenus de façon permanente dans le temps et s'associent
invariablement à des pertes de contrôle prenant la forme de grignotages, compulsions, hyperphagies... Sur le long terme, on assiste bien souvent à une augmentation
progressive du poids
Sur le long terme, ces efforts de contrôle mental, qu'ils prennent la forme d'un régime structuré ou d'une simple intention de surveiller son alimentation, entraînent de graves perturbations
:
- Ils entraînent une reprise de poids bien souvent supérieure au poids perdu,
- Ils aggravent les complications médicales liées au surpoids,
- Ils entraînent des complications psychologiques : instabilité de l'humeur, impulsivité, mésestime de soi, dépression...,
- Ils détériorent le comportement alimentaire : effacement des sensations de faim et de rassasiement, obsessions alimentaires, épuisement mental, pertes de
contrôle...
UNE APPROCHE BIO PSYCHO SENSORIELLE
Plusieurs domaines sont principalement concernés dans les problématiques liées au surpoids :
- Le BIO : les avancées de la recherche montrent qu’il existe des mécanismes biologiques multiples impliqués dans la régulation du poids. Des facteurs génétiques favorisent la prise de poids ou peuvent empêcher la perte de poids.
- Le PSYCHO : le comportement alimentaire et l'équilibre psychologique sont intimement mélés. D'une part les facteurs psychologiques influencent les choix
alimentaires. D'autre part la consommation de certains aliments contribuent à maintenir un bon équilibre psychologique. Certaines émotions peuvent provoquées des envies de manger. Il convient de
travailler aussi bien sur l'origine de ces émotions que sur le déroulement des Envies de Manger Emotionnelles (EME)
- Le SENSORIEL : les mécanismes de régulation s’expriment par les sensations alimentaires de faim, de satiété et de
rassasiement. Le respect de ses sensations permet d'atteindre son poids d'équilibre puis de le maintenir sans effort de
contrôle. Le poids d'équilbre peut augmenter au cours de la vie, notamment sous l'effet des régimes amaigrissants.
L'APPROCHE TRIAXIALE DU GROS
- Traiter la restriction cognitive, c’est-à-dire supprimer le contrôle mental du comportement alimentaire et mettre en place un contrôle par les sensations de
faim et de rassasiement pour retrouver la sérénité alimentaire
- Traiter les Envies de Manger Emotionnelles (EME) par un travail en amont sur l'origine des émotions et en aval sur le réconfort
alimentaire.
- Accomplir un travail d’acceptation, d’estime et d’affirmation de soi.